Pardonner : l’art subtil … sans se faire marcher dessus !


Le pardon : une vertu divine ou une faiblesse humaine ?

Depuis des siècles, la question du pardon agite les esprits. Philosophes, théologiens, psys, tous s’y penchent, s’y confrontent, s’y déchirent. Faut-il pardonner ? À qui ? Quand ? Comment ? Et surtout, pourquoi ?

D’un côté, les tenants de la vertu absolue brandissent le pardon comme la clé du bonheur et de la paix intérieure. “Pardonner est divin”, clament-ils, “seul le pardon permet de se libérer de la colère et de la rancune.” 

De l’autre, les partisans de la fermeté et de la justice s’insurgent contre cette “faiblesse” qui encourage les offenses et trahit la gravité des actes commis. “Pardonner ? Jamais !”, s’exclament-ils, “c’est se faire marcher dessus et bafouer sa propre dignité !”

Alors, qui a raison ? La vérité, comme souvent, se niche dans les nuances, loin des dogmes et des positions tranchées. Car pardonner n’est ni une injonction morale absolue, ni une capitulation honteuse. C’est un cheminement complexe, un choix personnel, une décision mûrement réfléchie qui engage l’ensemble de notre être.

Pardonner, oui, mais pas à n’importe quel prix !

Loin d’être une simple amnésie morale ou une banalisation de la souffrance, le pardon intelligent se pose comme une alternative constructive. Il ne s’agit pas d’oublier les blessures infligées, ni de minimiser la gravité des actes subis. Il s’agit plutôt de refuser de laisser la colère, la rancune et le ressentiment empoisonner notre vie, polluer notre présent et assombrir notre avenir.

C’est choisir de se libérer du poids de la haine pour embrasser la légèreté du pardon. C’est se réapproprier son pouvoir personnel en refusant de laisser l’autre dicter notre bonheur. C’est affirmer sa force intérieure en ne se laissant pas consumer par la négativité.

Prenons l’exemple d’une trahison. Imaginez que votre meilleur ami vous poignarde dans le dos en vous volant votre partenaire. La douleur est immense, la colère est vive, la tentation de la vengeance est forte. Mais le pardon intelligent permet de dépasser ces émotions primaires pour se concentrer sur l’avenir.

Pardonner ne signifie pas oublier la trahison. 

Cela signifie refuser de laisser cet acte définir qui vous êtes et dicter votre avenir. Cela signifie choisir de ne pas vous laisser consumer par la colère et la rancune, qui ne feraient que vous blesser davantage. Cela signifie se concentrer sur la reconstruction de votre vie et la création de relations saines et durables.

Important :  pardonner n’est pas synonyme de faiblesse ! 

Il est tout à fait possible de faire preuve d’intelligence et de discernement dans sa démarche. Poser des limites claires, se protéger d’éventuelles blessures futures et refuser de se laisser manipuler sont des éléments essentiels d’un pardon intelligent.

Les 4 étapes du pardon intelligent

Le chemin du pardon n’est pas un sprint, mais un marathon. Il se déroule en plusieurs étapes, à son propre rythme, en respectant ses émotions et ses besoins.

1. Comprendre : Avant de pardonner, il est essentiel de comprendre les motivations de l’autre. Cela ne signifie pas excuser son comportement, mais simplement essayer de cerner les raisons qui l’ont poussé à agir de la sorte. Se plonger dans son histoire, son contexte et ses propres blessures peut éclairer la situation.  Nous sommes d’accord, cela n’exclut pas l’acte.

2. Exprimer ses émotions : La colère, la tristesse, la frustration… toutes ces émotions ressenties après une blessure doivent être verbalisées. Écrire ses ressentis dans un journal intime, en parler à un ami de confiance ou à un coach peut aider à extérioriser la douleur et à commencer à tourner la page.

3. Prendre le temps : Le pardon ne se décrète pas. Il prend le temps de se construire, de se consolider. Il n’y a pas de course contre la montre, ni d’injonction à la rapidité. Se laisser le temps nécessaire pour digérer la situation et cheminer vers le pardon est essentiel pour que ce dernier soit sincère et durable.

4. Décider de pardonner : Le pardon est un choix. C’est une décision consciente et réfléchie de ne pas laisser la rancune et le ressentiment prendre le dessus. 

Pour conclure 

Pardonner n’est pas une obligation, mais une option. C’est un choix personnel qui engage l’ensemble de notre être. Le pardon intelligent permet de se libérer du poids de la haine et de la rancune, de se réapproprier son pouvoir personnel et de construire un avenir plus serein.

Alors, osez pardonner, avec intelligence et discernement. Offrez-vous la chance de vous libérer du passé et de vivre pleinement le présent. Car le pardon est la clé d’une vie plus heureuse et plus épanouie.

N’oubliez pas :

  • Pardonner ne signifie pas oublier, ni excuser, ni se faire marcher dessus.
  • Le pardon est un choix personnel qui prend le temps de se construire.
  • Pardonner avec intelligence permet de se libérer du passé et de construire un avenir meilleur.

Alors, vivez ! Vraiment !

Au fait… 

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